Bienvenue
au Pays du Québec.
Québec
un Pays
Un
Pays auquel la Nation Québécoise
et
les Gens du Pays
s'identifient
collectivement comme Peuple.
Parce
que nous voulons nous réaliser nous-mêmes
pour
mieux servir le monde dans lequel on vit.
Pour
ce faire,
il
nous faut la maîtrise des outils économiques
pour
qu'ils soient à notre service collectif.
Un
Peuple égal aux autres Peuples de la terre.
Je
me souviens
Dans
les années 50,
Maurice
Duplessis consacrait ses énergies
à
l'Autonomie Provinciale.
Je
me souviens
En
1960,
Jean
Lesage nous a enrichi collectivement
autour
de l'idée de Maître chez nous.
Je
me souviens
En
1966,
Daniel
Johnson, le père, conviait le Peuple du Québec à
l'
Égalité ou l'Indépendance.
Je
me souviens
René
Lévesque et le Parti Québécois
ont
sollicité un mandat du Peuple du Québec
pour
franchir, ensemble, l'étape de la Souveraineté-Association.
Je
me souviens
Robert
Bourassa de son siège de l'Assemblée Nationale
et
de sa position très claire est venu confirmer
tous
nos efforts antérieurs
comme
collectivité et comme Peuple.
Je
me souviens
En
1990, Robert Bourassa a solennellement déclaré:
«
Le Canada anglais doit comprendre d’une façon très claire
que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est aujourd’hui
et pour toujours, une société distincte, libre et capable
d’assumer son destin et son développement. »
Je
me souviens
Et
Jacques Parizeau,
avant
l'élection, durant la campagne électorale,
et
après son élection,
a
convié le Peuple du Québec à se prendre en mains
pour
établir la Souveraineté du Québec
avec
ou sans Partenariat.
Je
me souviens
Maintenant, Lucien Bouchard,
nous
parle de la confiance en nous-mêmes
pour
créer les conditions gagnantes
pour
accéder finalement
à
la réalisation concrète
de
notre Pays
égal à tous ceux qui se retrouvent
à
la table des Nations-Unies.
Travaillons, ensemble,
pour
réaliser le Pays du Québec,
notre
Pays.
Personne
d'autre ne pourra le faire à notre place.
Gens
du Pays, c'est votre tour...
Robert
Bertrand,
rédacteur
QUÉBEC
un Pays
LA
DEVISE «JE ME SOUVIENS»
Gaston
Deschênes
Directeur,
Direction des études documentaires
Assemblée
nationale, Québec
Courriel:
gdeschenes@assnat.qc.ca
De
: Alain LaBonté
alb@iquebec.com
Date
: LUN 11, MAR 2002 21:55
Objet
: Re: Texte intéressant sur la devise du Québec
Je
me souviens
Denise
Bombardier
Édition
du samedi
17
et du dimanche 18 mai 2003
Un jour où
je décrivais à un ami, célèbre sociologue américain
juif, la baisse subite et brutale du taux de pratique religieuse au Québec,
il eut ce commentaire spontané: «Mais si vous abandonnez la
religion, vous perdez la moitié de votre identité.»
La religion et la langue, les deux mamelles de notre moi collectif traditionnel
qui nous assure notre distinction au sein du Canada, se voient confirmées
par les statistiques publiées cette semaine.
En effet, malgré
le fait qu'ils ont déserté les églises, 83 % des Québécois
s'identifient toujours à la religion catholique romaine. Une statistique
incomparable à celles des autres provinces. Qui plus est, à
l'exception de Terre-Neuve, c'est au Québec que l'on retrouve le
moins de personnes qui revendiquent le statut d'incroyant (5,6 %).
Il fallait entendre
les commentaires, frileux, embêtés ou biaisés des spécialistes
cette semaine. Il y avait les déçus, ceux qui considèrent
à l'instar de Marx que la religion est l'opium du peuple. Il y avait
les idéologues multiculturels qui tentaient d'atténuer la
portée de la statistique en mettant en évidence l'apport
des immigrants catholiques (ce qui n'est pas entièrement faux).
Il y avait aussi des militants religieux (un imam, entre autres) qui trouvaient
là matière à revendications afin que, dans l'avenir,
la religion retrouve sa place dans la sphère publique.
Or, cette statistique
indique avant tout que les Québécois d'aujourd'hui veulent
se souvenir qu'ils ont été des Canadiens français
et plus anciennement des Canadiens, c'est-à-dire qu'ils se situent
dans la filiation de leurs ancêtres. On ne joue pas avec l'identité
impunément. On ne rompt pas avec nos repères historiques
sans conséquences. Le film génial de Denys Arcand Les Invasions
barbares nous le rappelle douloureusement. S'affirmer catholiques romains
c'est revendiquer une appartenance à un passé qui nous a
construits, heurtés certes, mais aussi qui nous a permis de nous
révolter, de créer et d'être fiers.
Nous sommes catholiques
romains, disons-nous, mais nous nous comportons en protestants, donnant
préséance à notre libre arbitre plus qu'aux dogmes
et aux préceptes de l'Église. Nous voulons baptiser nos enfants,
comme nous avons été baptisés nous-mêmes, s'échangeant
les robes de baptême d'une génération à l'autre.
Les enfants des boomers à qui leurs parents ont évité
les fonds baptismaux font même des démarches parfois pour
entrer dans l'Église, car ils rêvent de mariages religieux
et de première communion pour leurs enfants. Car nous sommes affamés
de rites, de structures, d'identification, isolés que nous sommes
par l'individualisme triomphant et l'amnésie collective. Lorsque
les vieilles tantes sortent les photos de famille, des baptêmes,
des premières communions, des mariages d'antan, les enfants d'aujourd'hui
les regardent ébahis, fascinés et trop souvent dépaysés.
Dépaysé est le mot juste, car la rupture avec le pays de
notre mémoire, de notre héritage sentimentalo-religieux,
spirituel, voire patrimonial a été si brutale.
Lorsque les églises
et les couvents deviennent des lofts ou des salles de concert, les centres
commerciaux se trouvent sacralisés (en tous cas pendant les heures
d'ouverture). Lorsque les idéaux du christianisme, comme l'amour
du prochain et l'oubli de soi, que l'on nous a transmis même à
travers le fatras de péchés mortels, ne donnent plus de sens
à la vie, l'argent prend le relais. Le film d'Arcand le montre bien
d'ailleurs à travers le personnage du fils joué magnifiquement
par Stéphane Rousseau.
Notre identité
construite sur le catholicisme extrême (comme on dit sport extrême)
s'inscrit aussi fortement dans notre langage. Les jeunes qui ignorent ce
que sont les ciboires, les calices, les tabernacles, n'ont que ces mots
à la bouche et les conjuguent même au passé et bien
sûr à l'imparfait. Ils n'ont pas connu les cierges et les
lampions, mais ils s'entourent de bougies dans des bains moussants aux
vapeurs d'huiles essentielles plutôt que d'encens. Et on peut penser
que s'ils refusent l'athéisme, c'est aussi pour garder le lien avec
ceux dont ils sont les descendants, ces familles qu'ils ne connaissent
qu'éclatées ou chaotiquement reconstituées. Quant
aux boomers, eh bien l'âge aidant, ils retrouvent quelques vertus
à l'appartenance à cette Église, seule institution
qui a peu (certains diront hélas !) changé. Du moins officiellement.
Lorsqu'il leur arrive d'entrer dans une église, la plupart du temps
pour des funérailles, ils sont mal à l'aise, marmonnent les
prières qui ne sont plus celles qu'ils ont apprises, mais en même
temps, ils éprouvent une vieille familiarité avec le lieu.
Parfois, l'émotion les rejoint. Une émotion dont la source
est ancienne, qui a moins à faire avec la Foi qu'avec les liens
qui les unissaient à ce que l'on appelait jadis, la race canadienne-française.
Si 83 % des Québécois se définissent toujours comme
catholiques romains, c'est qu'ils ont compris que l'appartenance culturelle
est un leurre sans des lieux historiques de rassemblement. L'adhésion
à la religion institutionnelle prend valeur de symbole. Je suis
aussi ce que «je me souviens» d'avoir été. Et
je refuse de brader la moitié de ce qui me définit et me
permet l'ouverture vers ces autres avec lesquels je partage désormais
le titre de Québécois.
Notre identité
construite sur le catholicisme extrême (comme on dit sport extrême)
s'inscrit aussi fortement dans notre langage. Les jeunes qui ignorent ce
que sont les ciboires, les calices, les tabernacles, n'ont que ces mots
à la bouche et les conjuguent même au passé et bien
sûr à l'imparfait. Ils n'ont pas connu les cierges et les
lampions, mais ils s'entourent de bougies dans des bains moussants aux
vapeurs d'huiles essentielles plutôt que d'encens. Et on peut penser
que s'ils refusent l'athéisme, c'est aussi pour garder le lien avec
ceux dont ils sont les descendants, ces familles qu'ils ne connaissent
qu'éclatées ou chaotiquement reconstituées. Quant
aux boomers, eh bien l'âge aidant, ils retrouvent quelques vertus
à l'appartenance à cette Église, seule institution
qui a peu (certains diront hélas !) changé. Du moins officiellement.
Lorsqu'il leur arrive d'entrer dans une église, la plupart du temps
pour des funérailles, ils sont mal à l'aise, marmonnent les
prières qui ne sont plus celles qu'ils ont apprises, mais en même
temps, ils éprouvent une vieille familiarité avec le lieu.
Parfois, l'émotion les rejoint. Une émotion dont la source
est ancienne, qui a moins à faire avec la Foi qu'avec les liens
qui les unissaient à ce que l'on appelait jadis, la race canadienne-française.
Si 83 % des Québécois se définissent toujours comme
catholiques romains, c'est qu'ils ont compris que l'appartenance culturelle
est un leurre sans des lieux historiques de rassemblement. L'adhésion
à la religion institutionnelle prend valeur de symbole. Je suis
aussi ce que «je me souviens» d'avoir été. Et
je refuse de brader la moitié de ce qui me définit et me
permet l'ouverture vers ces autres avec lesquels je partage désormais
le titre de Québécois.
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